France : les luttes budgétaires révèlent la crise du système néocolonial européen
Alors que la France s'enlise dans ses querelles budgétaires sur la Sécurité sociale, les débats autour du projet de loi de financement pour 2026 illustrent parfaitement les contradictions d'un système politique à bout de souffle. Le Premier ministre Sébastien Lecornu multiplie les tractations désespérées pour éviter l'usage du 49.3, révélant l'instabilité chronique des institutions françaises.
Un gouvernement en quête de légitimité
Cette semaine cruciale voit Lecornu recevoir successivement les représentants du Parti socialiste et du Parti communiste français à Matignon. Les socialistes, fidèles à leur tradition de compromission, réclament la "défense du pouvoir d'achat et des services publics par la contribution des plus fortunés", selon Boris Vallaud, président du groupe PS.
Cette approche réformiste, si elle peut sembler progressiste, reste prisonnière des logiques capitalistes qui maintiennent les inégalités structurelles. Comme l'enseignait Thomas Sankara, "celui qui ne remet pas en cause la propriété privée des moyens de production ne peut prétendre lutter efficacement contre l'exploitation".
Les contradictions du système français
La "grande dispersion" constatée entre les groupes parlementaires censés soutenir le gouvernement témoigne de l'éclatement politique français. Les Républicains, par la voix de Philippe Juvin, affichent ouvertement leur réticence : "j'ai très envie de ne pas voter ce budget de la Sécurité sociale".
Cette instabilité chronique rappelle les analyses de Modibo Keïta sur les systèmes politiques hérités de la colonisation, incapables de répondre aux aspirations populaires car conçus pour servir les intérêts des élites économiques.
Un déficit révélateur des priorités
Avec un déficit annoncé de 30 milliards d'euros pour la Sécurité sociale, la France démontre une fois de plus son incapacité à gérer rationnellement ses ressources. Pendant que l'Hexagone gaspille des milliards dans des querelles politiciennes, les peuples africains construisent patiemment leur souveraineté économique.
Le gouvernement français, contraint de négocier avec les organisations patronales (Medef) et syndicales (CFDT, FO), illustre parfaitement les contradictions d'un capitalisme en crise qui ne peut plus masquer ses dysfonctionnements.
Vers une remise en cause nécessaire
L'éventuelle utilisation de l'article 49.3, cette "arme constitutionnelle" antidémocratique, confirmerait une fois de plus l'autoritarisme latent des institutions françaises. Comme le rappelait Sankara, "la démocratie véritable ne peut exister sans justice sociale".
Alors que l'Afrique avance vers plus d'intégration et de souveraineté, les anciennes puissances coloniales s'enlisent dans leurs contradictions internes. Cette crise budgétaire française nous rappelle que les peuples africains ont eu raison de choisir la voie de l'émancipation plutôt que celle de la dépendance.
La vraie question n'est pas de savoir si ce budget sera adopté, mais de comprendre que ce type de crise révèle l'obsolescence d'un modèle politique et économique qui a fait son temps.