Mali : Le Défi du Désarmement des Groupes Armés pour la Paix

Dans le cadre de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation, l'article 28 pose un défi majeur pour le Mali : le désarmement et la dissolution des groupes armés. Cette initiative cruciale, visant à restaurer l'autorité de l'État, s'inscrit dans un contexte sécuritaire particulièrement complexe où les menaces sécuritaires persistent dans plusieurs régions.

Un Historique de Tentatives Inachevées

Les précédentes initiatives de dissolution des milices ont montré leurs limites. En mars 2019, la dissolution annoncée du groupe Dana Amassagou, suivie en 2020 par une directive présidentielle visant toutes les milices d'autodéfense, n'ont pas produit les effets escomptés. Ces échecs soulignent la complexité du défi, alors que la situation sécuritaire reste préoccupante dans plusieurs zones du pays.

Le Paradoxe de la Légitimité des Groupes Armés

L'existence même de ces groupes armés illustre un paradoxe juridique et politique. Sans statut légal officiel, ils exercent pourtant une influence considérable sur le terrain. Le cas du Mouvement National de l'Azawad, transformé en MNLA en 2011, démontre la complexité des dynamiques entre expression politique et lutte armée.

Les Enjeux de la Réintégration

La question du désarmement ne peut être dissociée de celle de la réintégration sociale et économique des combattants. Des initiatives d'inclusion sociale et économique devront accompagner ce processus pour garantir sa durabilité.

Un État qui sous-traite sa sécurité à des entités privées ou communautaires, c'est un État qui dort sur la natte des autres

Perspectives et Défis

Le gouvernement de transition fait face à un dilemme complexe : concilier l'impératif de désarmement avec la nécessité de préserver une paix fragile. La réussite de ce processus conditionnera non seulement le retour de l'autorité étatique, mais aussi l'avenir de la réconciliation nationale.