Mali, Burkina, Niger: vers une justice sahélienne indépendante
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger s'apprêtent à quitter la CPI pour créer leur propre Cour pénale sahélienne, marquant un tournant majeur vers l'autonomie judiciaire régionale.

Réunion des ministres de la Justice du Mali, du Burkina Faso et du Niger à Niamey pour discuter de la création d'une Cour pénale sahélienne
Une nouvelle ère judiciaire se dessine au Sahel alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger envisagent leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI) pour créer leur propre instance juridique régionale. Cette initiative, discutée lors d'un sommet ministériel à Niamey, marque un tournant historique dans la quête d'autonomie et de réconciliation régionale.
Une rupture stratégique avec la CPI
Le Premier ministre nigérien par intérim a clairement exprimé les griefs des États sahéliens envers la CPI, dénonçant son instrumentalisation comme "outil de répression contre les pays africains". Cette position fait écho aux tensions diplomatiques croissantes dans la région, où la souveraineté judiciaire devient un enjeu majeur.
La Cour pénale sahélienne : un projet ambitieux
Le projet de Cour pénale sahélienne des droits de l'homme (CPS-DH) se présente comme une alternative régionale prometteuse. Cette nouvelle institution aura pour mission de juger:
- Les crimes internationaux (génocides, crimes de guerre)
- La criminalité organisée transfrontalière
- Les actes terroristes dans la région sahélienne
Cette initiative s'inscrit dans une démarche plus large de renforcement des infrastructures régionales, incluant notamment la construction d'une prison de haute sécurité.
Implications pour l'avenir du Sahel
Cette transformation du paysage judiciaire sahélien représente un pas décisif vers une plus grande autonomie régionale. Elle témoigne de la volonté des États de prendre en main leur destin judiciaire tout en renforçant leur coopération mutuelle face aux défis sécuritaires communs.
Nafissatou Diallo
Journaliste malienne indépendante, spécialisée en mouvements sociaux africains et panafricanisme contemporain.